A grandezza naturale
Des jambes nerveuses comme des fils de fer, l’homme est alpiniste. Il est aussi pêcheur. Il est aussi écrivain. Il est né à Naples et il a les yeux bleus. Enfant, il dormait dans la bibliothèque de son père. C’est là qu’il a absorbé Le livre. Mais avant cela il a été manœuvre et révolté.
Nourri, éduqué, protêgé, comment pourrait-il supporter la misère des petits Napoiitains qui grouillent dans les rues et les eaux de Naples à la recherche d’un peu de nourriture. A seize ans, Erri De Luca quitte la maison paternelle, quitte le confort. Il travaillera de ses mains, il manifestera.
De cette révolte une oeuvre est née, chatoyante et précise, poétique et quotidienne. Où par exemple la bosse du cordonnier contient les ailes qui emmèneront l’homme à Jérusalem , le rêve de sa vie. (Montedidio). Ou encore, cette phrase, retour d’une pêche à la seiche. « L’île était une tasse noire et sentait bon jusqu’en mer. « (Tu, mio)
Rompu aux travaux les plus durs, l’ancien ouvrier jouit d’une réputation mondiale d’écrivain. Il vient de recevoir le Grand Prix littéraire Jacques Audiberti, de la Ville d’Antibes.
Audiberti, De Luca, la Méditerranée de leur enfance, tourments et délices, les rassemble par le verbe.
Marie-Louise Audiberti, écrivain et membre du Jury du Prix Jacques Audiberti de la Ville d’Antibes



