Grand ou petit, le théâtre, pour être au point ? De texte ou de geste ? Et son avenir, comment l’envisager, comment le souhaiter ? A vrai dire, la théorie n’est pas mon affaire. […] Je veux retenir que le théâtre est humain, et que, vrai ou faux miroir, il signifie non seulement le goût du travesti mais l’appel du changement. Plus loin que son but amuseur, il lui revient d’établir et d’historier cet appel dans sa tonalité principale, à savoir notre nostalgie d’une race humaine ou post-humaine dont les caractères physiques et psychiques seraient modifiés dans le sens d’une moindre aptitude à la souffrance et à la cruauté.
Revue théâtrale n°7, 1948
Si j’avais à définir d’un mot le théâtre d’Audiberti, je dirais que je le vois comme un immense opéra-bouffe, où la parole tient à la fois son rôle propre et celui de la musique. Opéra : c’est la réalité investie de toutes parts par le merveilleux sous ses formes incroyablement diverses, de la fantaisie cocasse au fantastique débridé, du mystère le plus délicat à la charge la plus grossissante. Mais opéra-bouffe, parce que le poète élude toujours la tragédie, fût-il triste à pleurer, et qu’il excelle – par système – à ménager les ruptures de ton, chaque fois que le combat risque de devenir sanglant : c’est alors une pirouette brusque ou une bifurcation subtile, qui atténue l’écho de la terreur éprouvée et dissout légèrement l’amertume du cri.
Robert Abirached, Hommage à Jacques Audiberti, La Nouvelle Revue Française, page 1116, 1965
LISTE DES ŒUVRES
LA BÊTE NOIRE, pièce en trois actes. Paris, Les Quatre Vents, 1945, 120 pages
L’OPÉRA DU MONDE, Paris, Fasquelle, 1947, 331 pagesRééd. Paris, Grasset, coll. Les Cahiers rouges, 1993, 337 pages
THÉÂTRE I. QUOAT-QUOAT, L’AMPÉLOUR, LES FEMMES DU BOEUF, LE MAL COURT, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 1948, 198 pages
THÉÂTRE II. LA FÊTE NOIRE, PUCELLE, LES NATURELS DU BORDELAIS, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 1952, 304 pages
LE CAVALIER SEUL, pièce en trois actes. Paris, Gallimard, coll. le manteau d’arlequin, 1955, 247 pages
THÉÂTRE III. LA LOGEUSE. OPÉRA PARLÉ. LE OUALLOU. ALTANIMA. Gallimard, coll. Blanche, 1956, 261 pages
LA MÉGÈRE APPRIVOISÉE, comédie en trois actes, Paris, Gallimard, coll. le manteau d’arlequin, 1957, 280 pages
L’EFFET GLAPION, parapsychocomédie, Paris, Gallimard, coll. Le manteau d’arlequin, 1959, 203 pages
THÉÂTRE IV. COEUR À CUIRE. LE SOLDAT DIOCLÈS. LA FOURMI DANS LE CORPS. LES PATIENTS. L’ARMOIRE. Paris, Gallimard, coll. Blanche, 1961, 287 pages
THÉÂTRE V. POMME POMME POMME. BÂTON ET RUBAN. BOUTIQUE FERMÉE. LA BRIGITTA. Paris, Gallimard, coll. Blanche, 1962, 258 pages
LA POUPÉE. Scénario et dialogues. Paris, Gallimard, 1962, 126 pages
LE MAL COURT suivi de L’EFFET GLAPION. Paris, le Livre de poche, 1962, 245 pages – Rééd. Le Mal court. Présentation et notes de Jeanyves Guérin, Paris, Gallimard, coll. Folio Théâtre, 1996, 147 pages
LA POUPÉE. Comédie en six tableaux, Paris, Gallimard, coll. Le manteau d’arlequin, 1969, 102 pages
CŒUR À CUIRE in Jacques Cœur, livre-CD, Bourges, Editions Double-Cœur, 2010
À chaque fois qu’un livre a été republié chez un autre éditeur ou dans une autre collection, il figure avec une cote bis voire ter. En général, la réédition est à l’identique.