https://www.dysnews.eu/cinema/24-07-2025/diario_visivo_tre_film_diversamente_anomali-5619.aspx
J’ai découvert ce film après avoir lu un article sur Jacques Audiberti, poète, romancier, dramaturge et critique de cinéma, relativement inconnu en Italie, mais pas en France. Audiberti était peu impliqué dans le monde du cinéma, mais en 1962, son ami Jacques Baratier, cinéaste à part entière et à la carrière de réalisateur inégale et atypique, décida de tirer un film d’un de ses textes, La Poupée. Le film est une étrange comédie musicale et théâtrale, avec un clin d’œil au cinéma d’avant-garde. Ce n’est certes pas un film brillant, mais c’est un incontournable. L’histoire, effilochée, est constamment déstabilisée par le montage, les surimpressions, les duplications et les jeux avec le temps et l’espace cinématographiques. En résumé, dans l’un des nombreux pays gouvernés par une dictature militaire, un scientifique crée un double de l’amante du colonel, tandis que la résistance s’organise pour tuer le dictateur. Le film se termine par un autre double, un sosie révolutionnaire du Colonel, prenant la place du despote dans tous les sens du terme, devenant un dictateur à part entière, tandis que le clone créé par le scientifique commence à inciter la population à réclamer la liberté. Fresque politique grotesque, clairement inspirée par la réalité, elle se situe quelque part entre Viva Villa!, Metropolis, L’Île chaude de Buñuel et Bananes d’Allen, avec des touches de Fellini, même si à la longue le grotesque tourne à la bouffonnerie. La déclaration d’intention de Baratier se lit dans les premières lignes du film : ce film ne traite pas d’une nation ou d’un régime en particulier. Tel un cabaret, il joue sur des aspects contradictoires et souvent irréconciliables qui prévalent sur les âmes humaines et les situations historiques, toujours et partout . Le projet met également en scène, dans des rôles inhabituels, notre Claudio Gora en capitaliste sans scrupules, Sacha Pitoeff en chanteur et Jacques Dufilho en… version féminine. (vote 6)
Réponse de notre Président, Bernard Fournier: J’y relève une erreur cependant quand le critique dit qu’Audiberti n’était pas impliqué par le cinéma; nous savons depuis Le Mur du fond que cela est faux. Mon petit opus Audiberti et le cinéma prouve également qu’Audiberti était très « impliqué » par le cinéma.
