AUDIBERTI ET NOUGARO
La vie rêvée de Claude Nougaro…
IVETA SLAVKOVA PARLE DE L’ABHUMANISME CHEZ AUDIBERTI
À PARTIR DU PERSONNAGE DE LOUP-CLAIR DANS SON ROMAN MARIE DUBOIS
Iveta Slavkova est docteur de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, et Assistant Professor à l’American University of Paris (AUP). Elle travaille sur l’avant-garde autour des deux-guerres mondiales et plus particulièrement la crise de l’humanisme. Elle prépare actuellement un HDR sur l’Abhumanisme de Jacques Audiberti, recherche qui participe à une relecture globale de la vie artistique et intellectuelle à Paris après la Seconde Guerre mondiale.
Auteure du livre Réparer l’homme; La crise de l’humanisme et l’Homme nouveau des avant-garde (1909-1929) paru au Presses du réel en 2020, elle a publié une quinzaine d’articles académique autour de ces problématiques
INTERVIEW DE JACQUES AUDIBERTI
Théâtre ou non ?, Entretiens avec Georges Charbonnier, France Culture en 1962 (1ère diffusion : 25/11/1963 France 3 Nationale)
CHANSON POUR LE MAÇON
Claude Nougaro et Jacques Audiberti
Jacques Audiberti dites-moi que faire
Pour que le maçon chante mes chansons
Eh bien, mon petit, va-t’en chez mon père
Il te le dira, il était maçon
Dans le vieil Antibes, derrière la mer
Il a sa maison, rue du Saint-Esprit
Rue du Saint-Esprit, j’y suis allé hier
Votre père est mort, Jacques Audiberti
Bien sûr, mon petit, mais je voulais dire
Chante tes chansons devant sa maison
La pierre a du coeur puisqu’elle fait des murs
Ils ont des oreilles rue du Saint-Esprit
Jacques Audiberti, je suis enroué
D’avoir trop chanté rue du Saint-Esprit
Alors mon petit, que s’est-il passé ?
Est-ce que ta salade plaît à la façade ?
Que t’ont dit les marches quand tu chantais l’air
Et les volets verts se sont-ils ouverts ?
Le vert des volets devint-il du verre
Quand tu as chanté rue du Saint-Esprit ?
Jacques Audiberti, le vert des volets
Est resté de bois, rien ne s’est passé
Mais je reviendrai dans le vieil Antibes
Oui, je reviendrai devant la maison
Chanter pour les marches, chanter pour les murs
Pour le coeur des pierres et pour le maçon
Oui, je chanterai rue du Saint-Esprit
Où vous êtes né, Jacques Audiberti
Paroles : Claude Nougaro. Musique : Jacques Datin 1965 © Edition du Chiffre Neuf
LA CHANSON DE ZOUIZOUI
Claude Nougaro chante Jacques Audiberti
Nous n’avons pas de passeport.
Peut-être ce n’est pas la peine…
On va partout quand on est mort…
On glisse mieux sans une chaîne…
La rivière conduit au port…
Un cadavre n’a jamais tort…
Monde de fer ! Terre de l’or,
adieu !…
Adieu ! J’ai fini ma semaine
Musique : Claude Nougaro et Maurice Vander
Tiré du roman Septième
FONTENAY AUX ROSES PAR MAXIME LE FORESTIER
Maxime Le Forestier cite Jacques Audiberti
Vous êtes si jolies
Quand vous passez le soir
À l’angle de ma rue,
Parfumées et fleuries
Avec un ruban noir,
Toutes de bleu vêtues.
Quand je vous vois passer,
J’imagine parfois
Des choses insensées,
Les rendez-vous secrets
Au fond d’un jardin froid,
Des serments murmurés.
Le soir, dans votre lit,
Je vous devine nues.
Un roman à la main,
Monsieur Audiberti
Vous parle d’inconnu.
Vout êtes déjà loin.
Vos rêves, cette nuit,
De quoi parleront-ils ?
Le soleil fut si lourd.
Demain, c’est samedi.
Je guetterai fébrile
Votre sortie du cours.
Dimanche sera gris.
Je ne vous verrai pas,
Pas avant lundi soir.
Où serez-vous parties ?
Qui vous tiendra le bras ?
Que vous fera-t-on croire ?
Je crois que je vous dois
De vous faire un aveu :
Petites, écoutez-moi.
C’est la première fois
Que je suis amoureux
De tout un pensionnat.
Paroles : Kernoa
Musique : Maxime Le Forestier
© 1973 by Éditions Coïncidences