roman
Gallimard,
coll. Blanche,
Paris,
1943,
271 pages
Rééd Gallimard,
coll. L’imaginaire,
Paris,
1986,
269 pages
Nous pensâmes, tout d’abord, qu’on nous avait déposés sur une jetée parquetée. On nous avait ordonné de nous étendre. Les projecteurs s’étaient éteints. Le silence était survenu. L’odeur s’était en allée, le mazout, l’encens, le poisson frit, le bétel croupi. Nous avions dû dormir. Et puis le jour s’était levé, sans emballement, dans du vert qui paraissait rose, ou le contraire. C’est quand le jour se lève qu’on peut avoir le sentiment que le monde hésite à continuer. On se demande si la série n’est pas finie, la série des retours fidèles. Mais chacun d’eux les recommence tous… Chaque jour est bien le premier… Du moins, il fait comme si. La série, peut-être, ne finira jamais.